Annemasse (Haute-Savoie) envoyé spécial
«D'habitude, on ne faisait que passer chez les altermondialistes. Cette fois, on va essayer de rester.» Comme François Hollande ou Elisabeth Guigou, Harlem Désir, député européen PS, sera samedi à Annemasse. A un jet de pierre des villages altermondialistes, ils tiennent un «Forum des socialistes pour une autre mondialisation». Une première : le PS n'avait jamais organisé une telle rencontre en marge d'un sommet. Celle-ci est consacrée à «la réflexion sur les réformes à apporter pour plus de paix, de justice et de progrès». Et, dimanche, 2 000 militants socialistes casquettes noir et rouge, T-shirts sable devraient défiler aux côtés de tous les anti-G8. L'occasion pour eux de confirmer ce qu'ils ont esquissé, il y a deux semaines, au Congrès de Dijon : une radicalisation de leur discours et une relance des liens avec le mouvement social. Insuffisant, pourtant, pour rassurer les ONG, qui cultivent de la «distance» avec les socialistes. Voire de la «méfiance».
«Nous ne pouvons oublier qu'en 1989 François Mitterrand a accueilli le G8 dans la galerie des Glaces à Versailles», se souvient Gustave Massiah, vice-président d'Attac. Lequel voudrait «être sûr qu'ils ne pensent pas aujourd'hui le contraire de ce qu'ils pensaient hier, simplement parce qu'ils ne sont plus aux affaires». «Lorsque Laurent Fabius s'est prononcé récemment pour une taxation des produits du capital, nous nous sommes souvenus que, ministre de l'Economie, il jugeait la