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Libération

Un blessé par précipitation policière

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Un agent vaudois a provoqué la chute d'un militant de 20 mètres de haut.
publié le 2 juin 2003 à 23h14

Genève de notre correspondant

La mort d'un manifestant tué par un policier à Gênes lors du sommet du G8, en 2001, avait provoqué la colère des altermondialistes. On a cru un moment, hier à Genève, à la répétition du drame. A 11 heures, des manifestants faisaient un sit-in sur l'autoroute Genève-Lausanne. Parallèlement, deux altermondialistes descendaient en rappel de part et d'autre d'un pont qui enjambe l'autoroute. Rapidement, des policiers vaudois sont arrivés. Pressés de rétablir la circulation, ils ont bousculé les manifestants pour dégager la voie.

Tension. Sur le pont, un policier a coupé le filin d'une banderole sans voir que deux altermondialistes étaient suspendus à la corde, en train de descendre en rappel. Résultat : un Britannique de 39 ans a fait une chute de 20 mètres. Il est gravement blessé, mais ses jours ne sont pas en danger.

Aussitôt, la nouvelle s'est répandue dans les manifestations de Lausanne, Genève et Annemasse, et la tension est montée d'un cran. Chirac, conscient du potentiel explosif d'une éventuelle bavure, prenait à deux reprises des nouvelles du blessé. Une enquête a été aussitôt ouverte en Suisse.

L'accident et les réactions qu'il a suscitées sont symptomatiques du climat qui s'était instauré et de la peur panique des autorités suisses que les manifestations échappent à tout contrôle. Quelques groupes d'autonomes, moins d'un millier de «casseurs», n'ont cessé de jouer la stratégie de la tension entre Lausanne et Genève. Ainsi, à Lausanne, pendan