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Libération
Éditorial

Vertigineux

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publié le 2 juin 2003 à 23h14

On a beau se pincer, se dire qu'on est en plein cauchemar, cela sent de plus en plus mauvais au bord de la Garonne. Après le débarquement sans ménagement du procureur général de Toulouse, accusé par son ministre de ne pas l'avoir tenu au courant d'un dossier pourtant explosif ­ on le voit aujourd'hui ­, voilà que le nom de l'ancien maire de la ville rose est de nouveau cité, par Patrice Alègre lui-même cette fois. Qui confirme donc les dépositions des deux prostituées mettant en cause plusieurs notables toulousains pour leur participation à des soirées sadomasochistes, dont certaines auraient mal tourné. Déjà obscure, l'affaire se complique encore du fait que l'avocat de Dominique Baudis demande en catastrophe la mise en examen de son client, «pour avoir accès au dossier». Et avance une nouvelle explication à la «machination» dont serait victime l'actuel président du CSA : la piste d'une vengeance du lobby de l'industrie pornographique ayant fait selon lui long feu, Me Szpiner évoque maintenant l'hypothèse d'un complot politique contre l'ancien maire de Toulouse. Règlement de comptes à OK Capitole ? L'avenir dira si l'empressement de Dominique Baudis à trouver des explications à sa mise en cause est d'une grande habileté.

En revanche, cette deuxième affaire Alègre oblige déjà à considérer le tueur sous un autre angle : non plus seulement celui d'un psychopathe, tueur en série particulièrement pervers, mais peut-être aussi celui d'un simple tueur à gages, travaillant pour des