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Libération
Interview

«Contraindre le gouvernement à revenir à la table de négociations»

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publié le 3 juin 2003 à 23h15

La CGT appelle aujourd'hui à la «mobilisation générale» des salariés, du public et du privé, contre la réforme des retraites. Avec quatre autres centrales syndicales (FO, Unsa, SUD, FSU), elle entend poursuivre le mouvement demain. Entretien avec Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur les racines de la confrontation avec le gouvernement.

Pensez-vous que la mobilisation puisse encore faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites ?

Oui, si la mobilisation est aussi large que je l'espère. On ne peut pas dire que les organisations syndicales qui contestent le projet de loi ont pris le gouvernement au dépourvu. Depuis le début de l'année, nous avons multiplié les initiatives. Nous recevons une fin de non-recevoir du gouvernement, voire un ultimatum. Nous n'avons pas d'autre choix que de faire appel à la mobilisation pour obtenir d'autres négociations. Les retraites sont un enjeu de société fondamental. On ne peut pas décider de réformes qui vont structurer la vie de millions de gens sur des décennies sans accepter un débat réel, une confrontation des points de vue et une vraie négociation. Aucun parti politique, quel qu'il soit, n'est, à lui seul, capable de représenter une opinion majoritaire dans la population sur les principaux enjeux économiques et sociaux. Le gouvernement a choisi de contourner l'obstacle syndical en acceptant des consultations, mais pas des négociations. Puis il a voulu conclure par ce qui ressemble davantage à une pièce de théâtre d