Et de deux ! En quatre jours, le gouvernement a «suspendu» deux projets de loi. Après le projet Ferry sur les universités, le projet Raffarin sur la décentralisation. Cela peut être perçu comme un signe de bonne volonté, mais aussi pris pour un aveu de faiblesse. Celui d'un Premier ministre qui, à multiplier les textes sans hiérarchiser ses priorités, a trébuché, imposant à son ministre de l'Education le ridicule d'une décentralisation dont il ne voulait pas puis dont il a dû dire, il y a quelques jours, qu'il n'était pas question de la reporter. Les deux ont mangé leur chapeau et se consolent en pensant que c'est le prix à payer pour faire reprendre le boulot aux enseignants et disjoindre leur mouvement de la protestation sur les retraites. Le pari a sa pertinence. Mais il manque de cohérence. Car à trop jouer sur les mots, le gouvernement risque d'être pris au pied de la lettre. Admettons qu'il a «assoupli» le calendrier de son projet de décentralisation afin «d'expliquer ses propositions»: pourquoi, alors, ne pas procéder à l'identique, comme le demandaient les syndicats non signataires de l'accord, sur le projet de loi des retraites, qui a mis des millions de Français dans la rue ? A défaut de pouvoir répondre avec logique, le gouvernement s'expose à ne pas être compris. Et donc à ne pas être suivi. Il avance aujourd'hui à la godille, louvoie entre les écueils pour tenter de sauver ce qui, à ses yeux, est l'essentiel, la réforme des retraites. Mais à procéder comme il le
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