Fragilisé dans les sondages, Jean-Pierre Raffarin peut-il gagner la bataille de l'opinion ? A l'aube d'une semaine décisive, la stratégie du Premier ministre semble limpide : miser sur le mécontentement des usagers en cas de pourrissement des grèves dans les transports.
Impatience. Pourtant, à la veille de ces échéances cruciales, la position du chef du gouvernement n'est pas flamboyante. Certes, sa cote de popularité demeure élevée : selon la dernière livraison de l'institut Louis-Harris pour Libération et AOL (1), 51 % des personnes interrogées ont une opinion «très» ou «plutôt positive» du chef du gouvernement. Plus d'un an après sa nomination à Matignon, cela reste une bonne performance.
Cependant, derrière cette lueur, des ombres se profilent. Ainsi, toujours selon Louis-Harris, 75 % des personnes interrogées redoutaient, il y a trois semaines, un conflit social généralisé. D'autres indications montrent aussi une certaine impatience face à l'action de Jean-Pierre Raffarin. Ainsi, les Français ont-ils pour préoccupations majeures la lutte contre le chômage (45 %), et bien évidemment le dossier des retraites (42 %).
Comme le notait alors François Miquet-Marty, directeur des études politiques de Louis-Harris : «Jean-Pierre Raffarin aborde les turbulences du conflit des retraites avec des atouts. Mais l'expérience de ces dernières années a également révélé qu'une popularité pouvait être rapidement fragilisée sur des sujets économiques et sociaux.»
Précaire. Ce constat est valid