Menu
Libération

Sarkozy se speede sur l'Education... et ralentit la décentralisation.

Article réservé aux abonnés
Les propositions du ministre de l'Intérieur, chargé de reprendre en main le dossier, constituent des avancées pour les enseignants. Mais pas assez pour arrêter leur mouvement.
publié le 3 juin 2003 à 23h15

Pour la première fois depuis huit mois, le dialogue social a repris rue de Grenelle. Animé par le locataire de la place Beauvau. Nicolas Sarkozy avait en fait dessiné la feuille de route dès dimanche soir, lors d'une réunion avec Luc Ferry (Education nationale), Patrick Devedjian (Libertés locales) et Xavier Darcos (Enseignement scolaire). Pour sortir du conflit sur la décentralisation dans l'Education, le ministre de l'Intérieur a fixé trois impératifs : aller vite, négocier vraiment et s'imposer comme maître du jeu. Itinéraire suivi lors des premières rencontres successives avec les syndicats (FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT et FAEN hier ; Fnerc-FO, CSEN et Ferc-CGT aujourd'hui).

«Changement de ton». Speedy Sarko veut un accord pour le 10 juin, soit deux jours avant la date fatidique du bac philo. Comment dénouer en une semaine un conflit commencé en octobre 2002 ? D'abord en changeant de méthode. Apparemment efficace. Les syndicats ont relevé un «changement de ton» (Gérard Aschieri, FSU), ont entendu «des mots qui ont mis des mois à être prononcés» (Patrick Gonthier, Unsa-Education), ont perçu que «pour la première fois, on sent une volonté de sortir de la crise» (Jean-Luc Villeneuve, Sgen-CFDT). Certains membres des délégations ne cachaient pas avoir trouvé Nicolas Sarkozy «très professionnel». Plusieurs participants ont d'ailleurs noté que les syndicalistes s'adressaient spontanément à lui ­ «il affiche la posture du dialogue, il cadre les choses au plan politique... ça c