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Interview

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT: «Le courage politique, c'est de négocier».

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publié le 4 juin 2003 à 23h15

La CGT avait fait de la journée d'hier un test pour sa stratégie d'opposition à la réforme Fillon. Pour Bernard Thibault, son secrétaire général, le gouvernement ne se déjugerait pas en rouvrant de nouvelles négociations avec les syndicats. Entretien.

La journée du 3 juin était un test pour les syndicats opposés à la réforme. Pensez-vous avoir réussi ?

Oui, largement. Nous n'avions pas eu jusqu'ici autant d'arrêts de travail dans le privé. Nous avons vu des dizaines de milliers de visages nouveaux dans les défilés. Plusieurs millions de salariés ont déjà participé à l'une de nos initiatives.

Appelez-vous à poursuivre la grève aujourd'hui, et jusqu'à quand ?

Le débat parlementaire s'ou vre le 10 juin. La seule chose qui peut modifier la donne, c'est le degré de mobilisation et sa persévérance. Des secteurs vont voir les arrêts de travail perdurer pendant plusieurs jours, dans d'autres, il y aura alternances entre arrêts de travail et manifestations. Je souhaite qu'il y ait une multitude d'initiatives qui rassemblent le maximum de salariés. C'est le seul moyen de convaincre le gouvernement qu'il ne peut pas décemment faire légiférer l'Assemblée dans un tel climat de contestation.

Etes-vous convaincu que ce soit apte à faire reculer le gouvernement ?

Oui. Nous n'avons pas d'autres choix que de faire appel à la mobilisation pour obtenir d'au tres négociations. Les retraites sont un enjeu de société fondamental. On ne peut pas décider de réformes qui vont structurer la vie de millions