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Libération

Des cheminots en position de locomotive

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A Montparnasse, les grévistes ont voté la reconduction.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

«Et les métros, ils roulent ou pas ?» Il est 9 heures, hier, gare Montparnasse. Yves, 30 ans, conducteur SNCF s'enquiert de la mobilisation des «copains de la RATP». Lui n'est pas gréviste ­ «je suis de repos aujourd'hui» ­ mais le sera demain, «si le mouvement de grève continue». On lui répond que les métros roulent plutôt bien. Il peste : «Les cheminots sont attendus comme des sauveurs, mais ils ne pourront rien faire tout seuls, sans les enseignants, le privé et la RATP.» Yves reconnaît, pourtant, comme la majorité des cheminots qui commencent à affluer, que «le moment est venu de faire sa part de boulot» dans le conflit. Péguy a 25 ans, ­ quatre à la SNCF ­ un T-shirt noir siglé CCCP. «Aujourd'hui, les profs tirent la langue, depuis le temps qu'ils nous attendent. Moi, j'ai une copine instit qui est en grève depuis trois semaines. Vu sa retenue de salaire, je lui ai acheté des pâtes pour qu'elle bouffe à la fin de mois.»

Depuis trois semaines, le centre Montparnasse, contrôlé à 60 % par la CGT, piaffait d'envie d'en découdre. Contre l'avis de la direction de la CGT-Cheminots de Montreuil, les cégétistes de «Montpar» étaient partants pour la grève reconductible dès le lendemain de la journée du 13 mai. Mais ils ont été rappelés à l'ordre, et ont dû ronger leur frein. Du coup, maintenant les questions affluent : «N'est ce pas trop tard ?», se demande l'un. Le «mouvement des profs s'est un peu essoufflé», juge un autre.

Il y a eu surtout, la semaine dernière, le travail de sa