Partira, partira pas ? Matignon le jure : Luc Ferry n'est pas sur la sellette. Pour l'instant. Mais déjà, en coulisses, certains s'agitent pour organiser la succession. L'Elysée semble avoir trouvé son candidat en la personne de Jean-Paul Delevoye. «Il a su négocier avec les syndicats sur les retraites, c'est l'homme idoine si l'on veut continuer à réformer», note un conseiller de Chirac. «Il s'est bien débrouillé», confirme-t-on à Matignon.
Mais pour l'instant, Jean-Pierre Raffarin répète qu'il n'est pas question de remanier son gouvernement. «Ce n'est pas au moment où on demande aux élèves de respecter les profs que le Premier ministre doit manquer de respect au chef des profs», explique un de ses proches. Pour le locataire de Matignon, Luc Ferry n'a pas démérité. «Un autre à sa place aurait été confronté aux mêmes difficultés», estime son entourage. «Il a bien réagi dans la tourmente, il a une attitude qui force le respect», souligne-t-on à l'Elysée qui ne portait pas, jusque-là, le ministre philosophe dans son coeur.
Cache-cache. Le baiser qui tue ? Peut-être. Reste que se débarrasser de Luc Ferry donnerait l'impression à l'électorat de droite que le gouvernement recule sous la pression de la rue. Convaincu que sa majorité lui demande de «tenir bon», Raffarin est néanmoins lucide sur la difficulté à laisser son ministre en première ligne. Conscient du rejet qu'il suscite chez les enseignants, il pense pouvoir s'en tirer avec un jeu de cache-cache. Ferry reste ministre, à c