Menu
Libération
Analyse

Un défi lourd pour l'avenir

Article réservé aux abonnés
Sans porte de sortie, Matignon et syndicats jouent gros.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Comme un goût de triomphalisme. Jean-Pierre Raffarin le martèle : le pire est derrière lui. «Même s'il faut être prudent, le repli a l'air de s'engager, se réjouit un de ses proches, l'opinion va dans le bon sens, la période de tension est presque passée, on s'engage à présent dans une phase plus politique.» Le gouvernement a observé très attentivement la journée d'hier. Et en a apparemment tiré des conclusions opposées à celles des syndicats. La mobilisation aurait été moitié moindre que celle du 13 mai, selon lui.

Distribution des rôles. Ce satisfecit a quelque chose de suspect. Comme si, en pronostiquant la fin des grèves et des manifs, il cherchait à saper le moral parfois vacillant des protestataires. Un effet de la stratégie qualifiée de «gagnante» par l'entourage du Premier ministre : afficher d'un côté une fermeté sur le dossier des retraites, discuter avec les syndicats enseignants de l'autre. Avec une distribution des rôles, Jean-Pierre Raffarin, droit dans ses bottes, assenant hier, à l'Assemblée nationale : «Vous pouvez compter sur la détermination du gouvernement car il en va de survie de la République.» Ou encore François Fillon excluant sèchement tout «retrait, report ou réécriture du projet». Nicolas Sarkozy jurant quelques heures plus tard aux syndicalistes enseignants que «tout est négociable» dans la décentralisation.

Tous les arguments sont bons de la part du gouvernement pour justifier sa raideur sur les retraites. «L'opposition n'est pas crédible sur ce s