La coalition anglo-américaine s'est employée à gagner la guerre des images en les manipulant. L'incorporation de journalistes dans les rangs de l'armée a été considérée comme une parfaite réussite par le Pentagone. La plupart des images diffusées sur les écrans américains ont ainsi été filmées du point de vue des conquérants. Et des «opérations» ont été montées de toutes pièces pour les caméras.
Le déboulonnage de la statue. La chute de la grande statue de Saddam Hussein, le 9 avril, place Firdos, au centre de Bagdad, présentée comme le fruit d'un mouvement spontané de la population irakienne, a en fait été mise en scène par les forces américaines qui ont abattu la statue avec un blindé. Des photos prises par Reuters montrent que la place était quasiment vide, et certains ont cru reconnaître dans la «foule» des opposants arrivés avec les forces américaines.
Le sauvetage de Jessica. La mise en scène du sauvetage de la soldate Jessica Lynch, le 1er avril, a relevé de la même volonté de fabriquer des images. On a vu des GI en armes montant un escalier dans la nuit au pas de charge, puis évacuant une civière avec celle qui devenait une héroïne parfaite pour conforter le moral des Américains : une jeune fille de 19 ans, blonde et jolie, portée disparue depuis plus d'une semaine que les soldats venaient de sauver des griffes de l'ennemi, dans l'hôpital «Saddam» de Nassiriyah. Mais dans un reportage publié à la fin du mois de mai, la BBC a affirmé que le Département de la Défense a