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Libération

Preuves. Des faisceaux de faux documents

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publié le 7 juin 2003 à 23h18

La justification de la guerre d'Irak ne s'est pas seulement appuyée sur une surinterprétation des renseignements fournis par les agences spécialisées des pays occidentaux. A plusieurs reprises, des informations ont été assenées avec une grande certitude... mais se sont révélées fausses, voire forgées.

La rencontre secrète de Prague. Au lendemain du 11 septembre, les faucons du Pentagone font grand cas d'une prétendue rencontre, à Prague en avril 2001, entre Mohamed Atta, suspecté d'être le leader des terroristes du 11 septembre, et Ahmed Khalil Ibrahim Samir Al-Ani, second secrétaire de l'ambassade d'Irak et espion notoire. Le ministre de l'Intérieur tchèque, le 26 octobre, confirme la rencontre... puis la dément. L'informateur des services tchèques s'est visiblement trompé sur l'identité des participants. Le FBI et la CIA sont dans le camp des sceptiques. Selon le FBI, qui se base sur des reçus retrouvés par des loueurs d'auto et des restaurants, Mohamed Atta se trouvait, en avril 2001, entre la Floride et Virginia Beach... Mais les faucons persistent. Selon US News and World Report, la Maison Blanche demande même à Colin Powell de faire allusion à la prétendue rencontre dans son fameux discours sur les preuves du 5 février, aux Nations unies. Le secrétaire d'Etat refuse d'endosser un faux manifeste.

Les tubes d'aluminium. Le 7 octobre, dans un discours télévisé, le président Bush affirme que l'Irak a acheté des tubes d'aluminium «pour des centrifugeuses à gaz, qui sont utili