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Libération

Des ch'tis Stocks en vedette américaine

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Le groupe a été poussé par l'entourage nordiste du chanteur.
publié le 9 juin 2003 à 23h18

Lille envoyé spécial

Le groupe de rock Stocks a longtemps brillé comme le néon d'une brasserie dans la nuit lilloise. Le groupe en avait tiré une fort belle chanson, le Bistrot de Suzy. Puis, en 1987, les plombs du café ont pété, laissant Stocks dans le noir et Suzy toute bête avec son torchon. C'est la légende nordiste qui dit ça. Aujourd'hui, le trio de presque quinquagénaires, aucunement rouillé par quinze ans d'absence, se produit en première partie de 16 concerts de Johnny Hallyday.

Monsieur Hallyday et son producteur, Jean-Claude Camus, ont choisi les trois ch'timis parce que leur musique est un mélange de blues et de rock. Cette musique est idéale pour chanter en coeur et taper du pied. Ecouter Stocks presque vingt ans plus tard, c'est comme mettre un sucre avec du Ricqlès sous la langue : ça chauffe de partout. A vrai dire, l'«idole» connaissait mal Stocks, mais son entourage de fidèles ch'timis (roadies des tournées, accordeurs...) lui a soufflé le nom. Voici comment les choses se seraient déroulées.

«Dans la marge». Christophe Marquilly, le guitariste et chanteur, ancien volleyeur du club de Tourcoing, a dû se résoudre pendant quinze ans à faire le placier en quincaillerie quand le groupe s'est séparé : «Les bilans, les marges, j'connais.» C'est renversant d'imaginer que cet homme de 48 ans, l'égal d'un Rory Gallagher en quel-que sorte, a vendu des aspirateurs pour faire bouillir la marmite. «A l'époque, il y avait Téléphone en haut de l'affiche, puis Trust et enfin n