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Libération
Éditorial

Portes de sortie

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publié le 11 juin 2003 à 23h20

Il faut savoir terminer une grève. Mais savoir, en l'occurrence, c'est pouvoir. Et pouvoir, pour les syndicats, c'est avoir obtenu assez pour convaincre leurs troupes que le compte y est. Jusqu'à hier, ils n'avaient qu'un paradoxe à se mettre sous la dent. Personne ne prônait le «retrait» du plan Fillon sur les retraites ­ pas même la CGT ­, mais le gouvernement se refusait à une «renégociation» souhaitée par une majorité de Français. En revanche, il proposait de «négocier» aux profs qui réclamaient, eux, le «retrait» des mesures concernant la décentralisation dans l'Education. Cela conduisait à l'impasse jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy, appelé en renfort, cède, hier, sur l'essentiel des revendications enseignantes. Des «avancées significatives» qui ne valent certes pas «retrait» officiel de la réforme ­ question de symbolique à préserver ­ mais la vident de sens pour sa partie éducation. Cela pourrait permettre aux syndicats de commencer à ranger leurs banderoles. Et aux candidats au bac de ne pas être les victimes collatérales des manquements du dialogue social. Mais le gouvernement peut-il en rester là, souple avec les enseignants pour les décrocher de la contestation sur les retraites, et rien pour les autres ? «Le mépris, c'est la haine des faibles», a lancé, hier, un Raffarin qui appelait Hugo à la rescousse. Sauf à vouloir humilier une large partie du syndicalisme français, il lui faut aussi fournir une porte de sortie sur le dossier des retraites. Le débat parlementa