Il faut savoir terminer une grève. Mais savoir, en l'occurrence, c'est pouvoir. Et pouvoir, pour les syndicats, c'est avoir obtenu assez pour convaincre leurs troupes que le compte y est. Jusqu'à hier, ils n'avaient qu'un paradoxe à se mettre sous la dent. Personne ne prônait le «retrait» du plan Fillon sur les retraites pas même la CGT , mais le gouvernement se refusait à une «renégociation» souhaitée par une majorité de Français. En revanche, il proposait de «négocier» aux profs qui réclamaient, eux, le «retrait» des mesures concernant la décentralisation dans l'Education. Cela conduisait à l'impasse jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy, appelé en renfort, cède, hier, sur l'essentiel des revendications enseignantes. Des «avancées significatives» qui ne valent certes pas «retrait» officiel de la réforme question de symbolique à préserver mais la vident de sens pour sa partie éducation. Cela pourrait permettre aux syndicats de commencer à ranger leurs banderoles. Et aux candidats au bac de ne pas être les victimes collatérales des manquements du dialogue social. Mais le gouvernement peut-il en rester là, souple avec les enseignants pour les décrocher de la contestation sur les retraites, et rien pour les autres ? «Le mépris, c'est la haine des faibles», a lancé, hier, un Raffarin qui appelait Hugo à la rescousse. Sauf à vouloir humilier une large partie du syndicalisme français, il lui faut aussi fournir une porte de sortie sur le dossier des retraites. Le débat parlementa
Éditorial
Portes de sortie
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publié le 11 juin 2003 à 23h20
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