Jérusalem de notre correspondant
Cette portion de la rue Jaffa, l'une des artères principales de Jérusalem, à proximité du marché populaire de Mahané Yéhouda, a une longue expérience de ce que bien des Israéliens nomment la «routine de l'horreur». Elle est devenue un lieu privilégié des attentats depuis le début de la deuxième Intifada. A 17 h 30 hier, devant l'immeuble de bureaux Clal, le bus 14/A a été la cible d'un attentat-suicide. Outre le kamikaze, un Palestinien de 18 ans originaire de Hébron qui s'était déguisé en juif orthodoxe, seize personnes sont mortes et plus de cent ont été blessées. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont revendiqué l'attentat. Des responsables du Hamas ont aussitôt indiqué que l'explosion était «un début de réaction» à l'attaque à Gaza, mardi, contre Abdelaziz al-Rantissi, le porte-parole du mouvement palestinien (Libération d'hier), mais pas encore «le tremblement de terre» promis. Cependant, nombre d'experts israéliens mettent en doute une telle éventualité : le temps de préparation d'un tel attentat est, en général, plus long.
«Sans merci». Arrivé sur les lieux, Ehud Olmert, vice-Premier ministre, s'est fait huer par une poignée de militants d'extrême droite, qui lançaient leur habituel «Mort aux Arabes !» Dans la journée, il n'y avait pas eu d'alerte spécifique d'attentat à Jérusalem, bien que depuis le début du mois, vingt kamikazes aient été arrêtés avant de commettre leurs attentats. Quelques dizaines de minutes