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Libération

Que s'est-il passé place de la Concorde, mardi soir ?

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Les forces de l'ordre ont surtout chargé et arrêté des manifestants.
publié le 12 juin 2003 à 23h21

Pour la première fois depuis le début du mouvement social, une manifestation d'ampleur nationale, réunissant environ 100 000 personnes selon nos estimations, s'est terminée, mardi soir, par des affrontements entre police et manifestants, place de la Concorde, à Paris. A partir de 17 heures, quelques milliers de manifestants stationnent sur la place de la Concorde et ignorent les consignes syndicales de dispersion. L'ambiance est bon enfant. On scande ou on chante des slogans : «On est là, on reviendra», ou encore : «On veut la même retraite que les députés.» Sur le pont de la Concorde, qui mène au Palais-Bourbon, les gendarmes mobiles sont retranchés derrière une grille de protection, soutenus par des canons à eau. Les manifestants tentent de secouer la grille. Des pétards, des fumigènes, des canettes souvent vides volent vers les forces de l'ordre. Mais on ne voit aucun groupe équipé pour exercer une quelconque violence organisée. Une tentative de dépavage de la place se solde par un échec. On voit flotter les oriflammes de la CGT, de SUD ou de l'Unsa. A 19 heures, les premières grenades lacrymogènes retombent sur les manifestants. Le vent disperse les gaz et des milliers de personnes pleurent, y compris des touristes rejoignant l'hôtel Crillon. Après chaque salve, les manifestants reviennent se poster devant le barrage de police en criant «Raffarin démission», «grève générale». Certains organisent un sit-in. C'est parmi eux qu'ont lieu deux arrestations par les gendarmes,