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Libération

Syndicats divisés, actions clairsemées

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publié le 12 juin 2003 à 23h21

Mardi, Julie, prof de lettres dans un collège de Vitry (Val-de-Marne), envisageait de reprendre le travail. «On a obtenu, il me semble, le maximum de ce que pouvait donner ce gouvernement», disait-elle. Une nuit et une assemblée générale plus tard, elle est toujours en grève. «Réflexion faite, je n'ai pas envie de faire ce cadeau au gouvernement. Je suis en grève depuis un mois et demi, je peux encore tenir.» Ce jeudi a été déclaré journée nationale interprofessionnelle de grèves et de manifestations par la CGT, FO, l'Unsa et la FSU. De nombreuses manifestations sont encore prévues dans différentes villes. Et Marie, comme nombre de ses collègues de l'enseignement, mais aussi d'autres secteurs d'activité, battra une nouvelle fois le pavé. Elle reprendra les cours plus tard. Quand ? «Je ne sais pas, je verrai.» Demain est un autre jour.

«Fracassés». Les concessions gouvernementales sur la décentralisation n'ont manifestement pas suscité l'enthousiasme des profs, qui se disent encore mobilisés. Jusqu'à quand ? «A chaque réunion, on se dit que c'est peut-être la dernière, car on est tous fatigués, fracassés. Et sans examen, on n'a aucun moyen de pression. N'empêche, on est toujours là, l'école reste fermée», raconte Jean-Yvon, instit à Sarcelles (Val-d'Oise). Même sentiment chez ses collègues de Montreuil (Seine-Saint-Denis): «On va peut-être se retrouver à une poignée de grévistes dans les semaines qui viennent, mais on n'est pas près de reprendre le boulot», estime Daniel, frap