Bruxelles (UE) de notre correspondant
L'Union européenne est venue à bout de son premier exercice constitutionnel, ce qui est en soi un succès. Si la Convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing n'avait pu parvenir à un consensus sur un texte unique, le processus d'intégration aurait été stoppé pour longtemps : c'eût été la preuve que les gouvernements, les Parlements nationaux et les institutions communautaires étaient incapables de s'entendre sur leur avenir commun. Reste à juger de la valeur du produit concocté par les Conventionnels de 28 pays (1).
Diversité. Avec ses quelque 340 articles, il n'a certes pas la brièveté des textes fondateurs. Mais il était difficile de faire plus concis car l'Union, c'est déjà cinquante ans d'histoire. La Convention n'avait pas pour mission de faire table rase du passé mais de mettre de l'ordre dans le touffu et de simplifier l'incompréhensible, ce qu'elle n'est pas toujours parvenue à faire. Surtout, l'Europe en voie d'élargissement, c'est une association de 25 pays et 25 peuples aux traditions juridiques, politiques et culturelles plurimillénaires : respecter leur diversité afin que nul ne se sente dominé impose de passer par des procédures de médiation forcément complexes, d'où la longueur de la Constitution.
Sur le fond, le texte consacre les équilibres existants, à la grande déception, sans doute, des fédéralistes, qui rêvaient d'une Convention qui, sur le modèle de celle de Philadelphie pour l'Amérique, aurait accouché de véritable