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Libération

Ministre, syndicats et médias mis en cause

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Trois institutions de plus en plus récusées par les enseignants.
publié le 18 juin 2003 à 23h25

Une crise de confiance. Massive et inédite. Rarement un mouvement enseignant se sera à ce point défié des instances qui sont censées médiatiser un conflit, dans tous les sens du terme.

Première victime de cette crise : le ministre de l'Education nationale. Dès sa nomination, il a parfois pris le contre-pied de déclarations des hauts fonctionnaires de son ministère. Mais le paroxysme est atteint le 28 février. Jean-Pierre Raffarin annonce le transfert de 110 000 personnels de l'Education aux collectivités dans le cadre de la décentralisation. Alors que Luc Ferry lui-même a plusieurs fois répété qu'il n'était «pas demandeur», il tient pourtant à en assumer la paternité : «Le gouvernement a décidé, j'y souscris à 100 % car c'est moi qui ai proposé ces mesures.» Les syndicats hurlent au double langage et préviennent : en cas de crise, pas question de négocier avec Ferry (Libération du 10 mars). Le scénario qui mènera Raffarin, Sarkozy et Delevoye à prendre les rênes de la négociation était donc écrit. C'est la première fois qu'une crise dans l'Education n'est pas gérée par le titulaire du portefeuille. Pourra-t-on durablement affronter les conflits de l'Education dans ces conditions ?

Profusion de banderoles. Deuxième victime : les syndicats. Dès octobre 2002, ils tentent de mobiliser, notamment sur la décentralisation. Ça ne prend pas. Quand le mouvement part vraiment, après les vacances de Pâques, il se structure de manière autonome. La manifestation du 6 mai en porte tra