Les nationalistes en épouvantail. De l'Elysée à Matignon en passant par le ministère de l'Intérieur, tous le redoutent : le oui de Corsica Nazione peut renforcer le camp du non. «L'intérêt des nationalistes pour le projet gouvernemental a considérablement brouillé les choses dans l'électorat légitimiste», reconnaît ainsi un conseiller du chef de l'Etat.
Pourtant, les «natios» font campagne du bout de la cagoule. Ils refusent de participer aux rencontres organisées par Nicolas Sarkozy, ne tiennent guère de réunions publiques, s'expriment avec parcimonie dans la presse. «On ne les voit pas, témoigne un élu de droite partisan du oui. Et lorsqu'ils sortent, c'est pour dire des conneries.» La dernière «sortie» de Jean-Guy Talamoni remonte à la semaine dernière. Le 16 juin, sur RTL, le porte-parole de Corsica Nazione a estimé que «la réforme proposée n'est pas de nature à résoudre de façon globale le problème corse, mais il s'agit d'une petite avancée. Mais, effectivement, je crois qu'il aurait fallu aller plus loin.» Le oui nationaliste sera donc un «oui, malgré tout». Cette posture est également destinée à mettre sous l'éteignoir les dissensions internes.
Explosif. En effet, les attentats se poursuivent contre des édifices publics comme contre des biens appartenant à des fonctionnaires. Le 16 mars, une cinquantaine de kilos d'explosif ont éventré la façade des «services des infrastructures» du conseil général de Corse-du-Sud. Plus récemment, le 2 juin, une charge de 8 kilos a souf