Ce n'est pas un quitte ou double, mais presque. Le déplacement, samedi après-midi, de Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy en Corse revêt un caractère particulier à quinze jours du référendum «pour avis» sur la future organisation institutionnelle de l'île (1). Caractère particulier parce que le oui, donné largement vainqueur en avril, s'est érodé dans les sondages ces derniers jours tombant jusqu'à 51 % avant de remonter à 55 % selon un sondage publié ce samedi par le Figaro (2). Les deux hommes ont compris le danger d'un rejet à la réforme qui prévoit de créer une collectivité territoriale unique en lieu et place des deux départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse et de la région. Quitte à solenniser les enjeux, comme vient de le faire Raffarin, expliquant au Monde que «ce référendum n'est ni de droite, ni de gauche mais pour ou contre une Corse dans la République décentralisée». Ou à mobiliser les élus locaux. Dans une lettre de sept pages faxée aux quelque 700 maires, Sarkozy leur assure que l'objectif de la réforme «est de favoriser le développement de l'île en luttant contre la violence». Pourtant, sur place, les enjeux de la consultation du 6 juillet semblent échapper aux électeurs corses. «Ce que l'on ressent, ce n'est pas une opposition marquée à la démarche institutionnelle, mais une incompréhension», expliquait récemment le journal La Corse-Votre hebdo. D'où cet énième exercice de pédagogie du couple ministériel.
Sur mesure. L'appel des nationalistes à voter