Il attendait sa grâce présidentielle. Il a eu les gendarmes. José Bové a été incarcéré hier à la prison de Villeneuve-lès-Maguelone (lire ci-dessous). Une maison d'arrêt qu'il connaît déjà. Il y a passé 44 jours à l'été 2002 pour avoir démonté le McDonald's de Millau. Un peu partout en France, protestations et manifestations se sont succédé. «Chirac en prison ! José à la maison !», criaient ainsi hier soir 300 manifestants devant le ministère de la Justice.
Cette fois, le leader syndical doit purger une peine de dix mois. Le résultat, en fait, de deux condamnations. L'une de huit mois avec sursis, prononcée par le tribunal d'Agen en 1998, pour la destruction de semences transgéniques, a été révoquée par moitié en février dernier. Ces quatre mois ferme, donc, s'ajoutent aux six mois infligés en décembre 2001 par la cour d'appel de Montpellier pour des faits similaires.
Rapport de force. Dix mois ferme ne sont pas obligatoirement purgés en prison. Lorsque le condamné à moins d'un an travaille, il peut bénéficier d'aménagements. Mais Bové n'est pas un condamné comme les autres. Son incarcération n'est pas tombée du ciel. Elle n'a pu être décidée, par le procureur général de Montpellier, sans que le garde des Sceaux n'ait donné son accord. Il s'agissait de montrer que Bové ne pouvait continuer à narguer l'institution judiciaire. Il n'est pas un condamné comme les autres, non plus, parce qu'il a refusé de rencontrer le juge de l'application des peines pour obtenir un aménagemen