L'incarcération de José Bové ne devrait pas freiner le combat des opposants aux cultures transgéniques, même si l'irruption des OGM sur la scène agricole semble inéluctable. Les derniers verrous qui freinent leur diffusion en Europe sont sur le point de sauter sous les coups de boutoir des Etats-Unis et des semenciers européens. Il en est ainsi du moratoire décidé en 1999 par sept pays de l'Union, dont la France et l'Allemagne, qui bloque toute importation de produits transgéniques, en attendant l'entrée en vigueur d'une réglementation sur leur étiquetage. Cette dernière, déjà adoptée par le Conseil des ministres de l'UE, doit encore recevoir le feu vert du Parlement européen.
Irréversible. Avant de décider de la levée du moratoire, Bruxelles doit régler le problème de la coexistence des filières classique et transgénique et de la responsabilité en cas de contamination de cultures traditionnelles par les OGM. En particulier, qu'adviendra-t-il des cultures sous label «bio» qui se verraient touchées ? Une fois le moratoire levé, la multiplication des essais en plein champ dont seize viennent d'être autorisés en France et le lancement de cultures à grande échelle consacreront l'entrée irréversible des organismes transgéniques dans le paysage agricole européen. En attendant, les Etats-Unis viennent de porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce pour accélérer la fin du moratoire européen. «Les Etats-Unis savent très bien qu'il va être levé, mais ils veul