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Libération

Une icône mondiale en retrait

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La désobéissance civile a du mal à prendre dans l'Hexagone.
publié le 23 juin 2003 à 23h30

L'ampleur des réactions politiques et syndicales qu'a suscitée son incarcération laisse peu de place au doute : quatre ans après le blocage de la réunion de l'Organisation mondiale du commerce à Seattle (Etats-Unis), date de naissance symbolique de la contestation de la mondialisation libérale, José Bové reste un cas à part. La mise en branle immédiate de la protestation démontre que l'audience du «Robin des Bois» du Larzac demeure inédite parmi les altermondialistes. En France, bien sûr. «Il incarne notre combat», note une militante parisienne. Mais aussi à l'étranger. «Il a un écho incroyable. Il reste une figure emblématique», assure un militant suisse.

Discrétion. Et pourtant, la star Bové, celle qui a fait la une du New York Times, l'homme-slogan («Le monde n'est pas une marchandise»), le héros, de Bogota à Dakar, de la nouvelle internationale paysanne Via Campesina, «l'homo anti-OGM» de Millau, le Frenchie de Seattle, Porto Alegre, Québec ou Doha, villes rendez-vous de la nébuleuse contestataire, la figure gauloise mais universelle du combat contre la mal-bouffe, s'est faite depuis quelque temps plus discrète. «Il a lui-même choisi de cesser d'être une icône», explique un observateur de la planète anti. José Bové était bien présent à Evian, lors des manifestations de protestation contre la tenue du G8 le mois dernier, «mais sans chercher à être partout, sans se déplacer avec quinze caméras en permanence autour de lui, note un habitué des grands raouts altermondialistes.