Berlin de notre correspondante
«Achetez une Smart cabrio pour 1990 euros !» Quand la première pub est sortie au mois d'avril, tout le monde s'est frotté les yeux. Il manque un zéro, ou bien c'est une blague ? La semaine suivante rebelote. Quelle («la Redoute» allemande) a mis une belle pagaille chez les constructeurs automobiles. Quelle voulait juste faire un test et mettre 50 voitures en vente. Elle a reçu 5,5 millions de demandes par Internet... Jusqu'alors, les constructeurs automobiles allemands avaient réussi à tenir les prix sur le thème : la voiture est un bien de consommation particulier qu'on ne peut pas solder comme une télé ou un frigo. Pas question de tremper un orteil dans la bataille des prix. «Cela risque d'abîmer durablement l'image de notre marque», a même déclaré Bernd Pischetsrieder, le patron de Volkswagen. Un mois plus tard, on a commencé à voir fleurir les remises.
«Une drogue». Baisse de 425 euros pour une Polo (Volkswagen) de début de série. Immédiatement, Ford a surenchéri, en proposant une ristourne de 465 euros sur la nouvelle Fiesta trois portes, alors qu'elle venait à peine d'être lancée sur le marché. Selon une enquête de l'hebdomadaire Der Spiegel, datée du 2 juin, les autres constructeurs se sont lancés dans une politique de «cadeaux» qui s'apparente à une baisse de prix déguisée. Chèque d'essence d'un montant de 850 euros, chez Opel. Remboursement de la TVA, parfois jusqu'à hauteur de 4 356 euros chez Citroën. Comme le souligne Dieter Zetsche,