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Libération

La spirale paradoxale de la déflation

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Elle débute par une plaisante baisse des prix et mue en marasme économique.
publié le 25 juin 2003 à 23h31

Rarement un mot est entouré d'autant de précautions d'usage. C'est que la déflation fait peur. Décryptage.

La récente baisse des prix est-elle grave ?

Pas en tant que telle. La baisse de 0,1 % en mai par rapport à avril ne touche pas tous les secteurs, elle est surtout liée à des «facteurs exceptionnels, comme la baisse des produits pétroliers et celle des produits frais qui avaient beaucoup flambé», selon Xavier Timbeau, économiste à l'Observatoire français de la conjoncture économique. Depuis un an, les prix ont globalement augmenté de 1,8 % (et de 1,5 % hors tabac). On est donc en core loin d'un véritable mouvement de baisse des prix généralisée à l'ensemble de l'économie.Une baisse des prix temporaire peut servir à attiser une croissance faiblarde : les ménages disposent de plus de pouvoir d'achat et peuvent donc alimenter l'activité par une consommation soutenue. De même, il faut relativiser certaines baisses de prix très impressionnantes, comme celles touchant les micro-ordinateurs (-19,2 % depuis un an) ou les équipements de photo et de cinéma (-11,3 %). Ces dégringolades sont, en partie, provoquées par le progrès technique, qui permet de produire et vendre à moindre coût... Et coïncide souvent avec des marchés en pleine croissance, générateurs de chiffre d'affaires supplémentaire pour les firmes concernées.

De la baisse des prix à la déflation

C'est tout le paradoxe : a priori, les consommateurs aiment les baisses de prix. Grâce à elle, ils bénéficient d'un meilleur pouv