Personne ne contestera que le spectacle est une activité professionnelle fort particulière, où l'alternance de périodes d'emploi et de chômage est inévitable. C'est pourquoi ceux qu'on appelle les «intermittents» terme affreux disposent d'un régime d'assurance-chômage spécifique depuis 1969 (régi aujourd'hui par les annexes 8 et 10 de l'Unedic), différent de ceux des intérimaires. En revanche, côtés retraite ou congé maternité par exemple, les intermittents subissent de plein fouet la précarité de leur mode d'emploi.
Ce régime spécifique, sans strict équivalent en Europe, a porté ses fruits : la France bénéficie aujourd'hui d'une diversité culturelle que beaucoup de nos voisins nous envient, et les régions peuvent proposer des centaines de festivals au fort impact sur le tourisme et l'économie locale. Pourtant, ce régime fait débat depuis près de quinze ans. Déficitaire par nature, il est devenu de plus en plus lourd à porter par l'Unedic : en 2002, la différence entre cotisations versées et allocations allouées était négative de 828 millions d'euros (contre 646 millions en 2000). Une «logique comptable» dénoncée par la CGT (majoritaire), qui stigmatise un mauvais raisonnement : «Appliqué à l'ensemble de l'assurance-chômage, toutes les annexes à la convention de l'Unedic seraient dans le rouge et plus personne ne serait indemnisé.»
Raidissement. Toujours est-il que le nombre d'intermittents croît plus vite que le «stock» d'heures de travail, donc le chômage augmente. Le Me