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Libération

Jazz à Vienne se poursuit sous la pression.

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Samedi, la soirée d'ouverture a été fortement perturbée.
publié le 30 juin 2003 à 23h35

Vienne envoyé spécial

Le festival Jazz à Vienne a été ouvert samedi soir par un concert singulier : le grand ambassadeur de la bossa nova, João Gilberto au chant et à la guitare (sur scène), accompagné à la corne de brume et aux percussions par une centaine d'intermittents (dehors, réclamant l'annulation du festival). Las, ces derniers étaient rarement dans le ton, si bien que le Brésilien déserta la scène du théâtre antique après 40 minutes (prétextant être incommodé par les odeurs de tabac !). Il était déjà étonnant qu'il y soit monté : João Gilberto est réputé interrompre ses prestations dès qu'il entend une mouche voler.

Beuglement. Résultat : un public consterné et des organisateurs effondrés. Avant le concert, le directeur du festival, Jacques Launay, s'alarmait : «Nous nous autofinançons à 85 %. L'annulation de plusieurs concerts pourrait être fatale à Jazz à Vienne.» La centaine d'intermittents employés par le festival avaient accepté de travailler «pour sauver le spectacle». Ils avaient lu un communiqué sur scène en début de soirée, sous les applaudissements des 5 000 spectateurs. Mais le beuglement insistant des cornes de brume de leurs collègues «extérieurs» a fini par énerver une fraction du public, qui se mit à scander «CRS au boulot» (les forces de l'ordre tentaient de contenir les manifestants à une cinquantaine de mètres derrière la scène), tandis qu'une autre partie de l'assistance leur répondait «Fa-chos !» Pendant ce temps, Gilberto faisait mine d'accorder s