En opposant à nouveau le camp des syndicats «négociateurs» (CFDT, CFTC et CGC) à celui des «protestataires» (CGT et FO), le conflit des intermittents joue les prolongations de celui des retraites. Des groupes se réclamant de la CGT s'en sont pris ces derniers jours aux locaux et aux militants cédétistes dans plusieurs villes, provoquant une vive réaction de la CFDT, qui dénonce les «violences intolérables» venant de «pseudo-défenseurs des intermittents du spectacle».
«Illégitime». L'incompréhension est d'autant plus vive que la CGT est très majoritaire chez les intermittents. Tandis que la CFDT est en position de décideur, puisqu'elle préside l'Unedic, qui gère l'assurance chômage, en alternance avec le Medef.
Dénonçant la faible représentativité de la CFDT chez les intermittents, la CGT conteste au nom de la «démocratie sociale» un accord qu'elle juge «illégitime» : selon elle, les syndicats qui l'on signé représentent «moins de 10 % des salariés de la profession». Ce à quoi la CFDT a beau jeu de répondre qu'elle essaie de défendre les intérêts bien compris des 15 millions de cotisants de l'Unedic, qui paient au bout du compte le déficit du régime particulier des 75 000 intermittents que recense l'Unedic. Or la légitimité des trois syndicats qui constituent la majorité de gestion de l'Unedic est moins contestable : ils représentent 42 % des salariés du privé. Ils peuvent, comme pour les retraites, plaider qu'ils ont signé pour sauver l'assurance chômage de la faillite. Et que