Au Parlement européen, où Silvio Berlusconi viendra demain exposer les priorités de sa présidence de l'Union, le comité d'accueil est prêt. Le groupe des Verts a préparé ses calicots en italien : «La legge è uguale per tutti» (la loi est égale pour tous), crieront les écologistes.
Hormis le groupe PPE (conservateur), où siège Forza Italia, le parti créé par le Cavaliere, les autres formations politiques du Parlement de Strasbourg ne sont guère mieux disposées. En visite à Rome vendredi, le Britannique Graham Watson, chef du groupe libéral, a eu des mots très durs : «Si l'Italie était un pays candidat, elle ne serait pas acceptée dans l'UE, parce que nous exigeons des normes plus élevées que cela», a-t-il lâché, en réaction à la nouvelle loi d'immunité protégeant Berlusconi, et aux récents propos d'Umberto Bossi, numéro trois du gouvernement italien, qui a préconisé de tirer au canon sur les barques d'immigrés clandestins.
Au Bundestag allemand, Michael Müller, vice-président du groupe social-démocrate (SPD), a publié hier un communiqué assassin contre cette présidence italienne qui jette «une ombre sur l'Europe». «Berlusconi, écrit-il, est le népotisme personnifié», il «démonte l'indépendance de la justice, retaille la loi à sa mesure, met ses intérêts privés au même niveau que ceux de l'Etat et assujettit les médias», il «nuit à l'Italie et maintenant aussi à l'Europe». Dimanche, c'est le Times de Londres qui se demandait, lui aussi, si l'Italie remplirait aujourd'hui les cri