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Libération

Des casseroles bel et bien enterrées

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Votée le 18 juin, une loi confère l'immunité aux dirigeants italiens.
publié le 1er juillet 2003 à 23h37

Silvio Berlusconi est un homme persécuté, par la presse de son pays («à 85 % de gauche», calcule-t-il) et par un bataillon de juges «rouges» («un cancer qu'il faudra extirper pour que l'Italie puisse redevenir un Etat de droit», déclarait-il récemment au Figaro). Lui et ses avocats ont pu une nouvelle fois crier à la politisation de la justice, en apprenant hier que le tribunal de Milan a décidé de contester, devant la Cour constitutionnelle, la récente loi accordant l'immunité pénale aux cinq plus hauts dirigeants du pays.

A l'abri. C'est le 18 juin, juste à la veille du sommet européen de Thessalonique, que le Parlement italien a achevé l'adoption au pas de charge de cette loi d'immunité. Signée trois jours plus tard par le président Carlo Azeglio Ciampi, cette loi met Berlusconi à l'abri de toute poursuite judiciaire jusqu'à la fin de son mandat. Avec, comme conséquence immédiate, la suspension du procès auquel le «Cavaliere» faisait face, à Milan, pour corruption de magistrats lors d'une opération de privatisation en 1985. Présider l'Union européenne en devant comparaître tous les quinze jours à la barre pour un délit passible d'au moins dix ans de prison aurait bien sûr fait mauvais genre. D'autant que d'autres affaires menaçaient : mi-juin, le nom de Berlusconi était à nouveau éclaboussé, cette fois pour fraude fiscale sur l'achat de droits télévisés et cinématographiques.

Saisine. A Milan, tant la procureure Ilda Boccassini que la partie civile ont dénoncé ce «bouclier