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Libération

L'Europe sous la coupe de Berlusconi

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Sa manière de gérer le pays et ses affaires fait douter de sa capacité à piloter les dossiers à venir.
publié le 1er juillet 2003 à 23h37

Rome de notre correspondant

Cent jours. C'est le délai que Silvio Berlusconi s'était lui-même imparti, à la veille des législatives de mai 2001, pour résoudre son conflit d'intérêts en cas de victoire de sa coalition, la Maison des libertés. «En cent jours, j'approuverai un projet de loi pour réglementer les rapports entre le président du Conseil et le groupe qu'il a fondé en tant qu'entrepreneur», proclamait-il solennellement, deux jours avant le scrutin, sur Canale 5, sa principale chaîne de télévision.

Télés, foot et fable

Deux ans plus tard, c'est l'homme le plus riche d'Italie, la onzième fortune d'Europe selon le magazine financier Forbes, l'actionnaire principal des trois grandes chaînes privées de la péninsule, de la principale régie publicitaire ou encore de Mondadori, la plus grosse maison d'édition, qui s'apprête à prendre, pour six mois à partir d'aujourd'hui, les rênes de l'Union européenne (voir graphique page 4). Presque logiquement, le Milan AC, son équipe de football, vient même de remporter la Ligue des champions, la plus prestigieuse coupe européenne. Le soir de la finale, nombre de ses adversaires politiques ne manquaient pas d'ironiser sur sa présence au stade de Manchester alors que, peu de temps auparavant, il s'était excusé de son absence au tribunal de Milan (où il était jugé pour corruption de magistrats) en prétextant des rendez-vous internationaux et institutionnels de première importance.

Ni effroi ni indignation

Conflit d'intérêts et question judicia