Bruxelles (UE) de notre correspondant
Il faut tout l'aplomb de Silvio Berlusconi pour affirmer, comme il l'a fait le 26 juin, que «l'Italie n'est plus l'homme malade de l'Europe» et qu'elle a «des atouts pour prétendre pouvoir apporter [sa] contribution à la direction de l'Union». Car l'accession du «Cavaliere» à la tête de l'UE pour six mois est plutôt vécue sur le mode catastrophiste par ses partenaires. Quelle image va donner de l'Europe cet homme préoccupé avant tout par ses affaires personnelles ? «Il est vrai que les intérêts personnels du Cavaliere sont tellement étendus qu'ils finiront bien par rencontrer l'intérêt européen», ricane un haut fonctionnaire de la Commission. «Ce sera une présidence médiatique : il mènera une politique de coups, sans aucune considération pour le bon fonctionnement institutionnel de l'Union», affirme un ambassadeur.
Mauvais coup. Mais, au-delà du personnage, c'est l'engagement européen de l'Italie qui inquiète, ainsi que sa capacité à diriger un édifice complexe. Car, mis à part le mandat d'arrêt européen contre lequel les Italiens ont bataillé ferme, fin 2001, afin qu'il ne puisse pas s'appliquer à Berlusconi, Rome, au quotidien, ne se montre pas particulièrement «mauvaise élève», pas plus que la France lorsqu'elle défend ses agriculteurs. Simplement, chacun note que le temps où la péninsule, pays fondateur de l'Union, était l'indispensable accoucheuse de tous les compromis, n'est plus. Les sorties, répétées, du Cavaliere sur l'élargisseme