Strasbourg (UE), envoyé spécial.
Le moratoire européen sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) non encore autorisés est levé de facto. Leur culture et leur importation vont pouvoir reprendre dans l'Union : la Commission européenne n'attend plus que les demandes d'autorisation de mise sur le marché qui devraient lui parvenir dès l'automne. C'est l'adoption par le Parlement européen hier, à une écrasante majorité, d'une législation sur l'étiquetage et la traçabilité des OGM qui a permis de lever ce bannissement.
En juin 1999, la France, la Grèce, le Danemark, l'Italie et le Luxembourg ont imposé un moratoire de fait à leurs partenaires. Ces cinq pays rejoints en 2001 par l'Autriche et la Belgique se sont engagés à «suspendre» les nouvelles autorisations de mise en culture et de mise sur le marché jusqu'à ce qu'une réglementation «garantissant un étiquetage et une traçabilité des OGM et des produits dérivés» soit adoptée par l'Union. Ils ont justifié cette décision par la nécessité de «restaurer la confiance de l'opinion publique et du marché». Les autorisations déjà accordées à des OGM (maïs, colza, soja, etc.) n'étaient pas remises en cause : 35 millions de tonnes de soja transgénique sont importées chaque année dans l'Union, comme l'a rappelé mardi la commissaire à l'Environnement... La Commission a donc proposé, en juillet 2001, deux règlements qui durcissaient une législation datant de 1997, pour le coup peu contraignante.
Grève des OGM. La réticence de Bruxelles