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Libération
Éditorial

Que le mangeur juge

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publié le 3 juillet 2003 à 23h38

Si vous n'aimez pas les OGM, eh bien, n'en mangez pas! Grâce à un étiquetage adéquat, ce conseil de bon sens pourra bientôt être mis à exécution. Cela ne mettra pas fin à une des querelles les plus véhémentes que le XXe siècle ait léguées à son successeur. Mais l'axe du conflit en sera déplacé.

L'opposition aux OGM s'est fondée sur deux types d'arguments. Les uns invoquent les dangers éventuels de ces produits pour les consommateurs. Les autres prennent la défense d'un modèle de production opposé aux schémas de l'agrobusiness et du libre-échangisme. Les instances européennes semblent avoir renoncé aux arguments du premier type, faute de munitions scientifiques pour soutenir le principe de précaution. Mais c'est pour mieux peaufiner une réglementation aux effets protectionnistes certains. Les réactions furieuses du lobby agricole américain montrent qu'il n'est pas dupe de cette façon d'entrebâiller la porte aux OGM pour mieux les empêcher d'entrer.

Les écologistes intégristes déploreront sans doute le quitus accordé en théorie aux végétaux issus d'une intervention humaine sur leur programme génétique. Les écologistes pragmatiques feront le contraire puisqu'ils disposent désormais d'une législation contraignante et que l'exigence de traçabilité implique un modèle agricole adapté à une agriculture responsable et conforme aux habitudes culturelles européennes.

Les Américains, eux, ne se tiendront pas pour battus et adapteront à la nouvelle situation les poursuites qu'ils ont déjà e