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Libération
Analyse

Un nouvel épisode du bras de fer commercial transatlantique

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L'enjeu sanitaire cède la place à l'enjeu économique.
publié le 3 juillet 2003 à 23h38

Malvenue à la Frankenstein food! Certes, la nouvelle législation sur les OGM mise en place par les Quinze lève le dernier obstacle au retour des OGM dans l'assiette continentale. Mais elle tient du labyrinthe dissuasif. Il y avait jusque-là un moratoire européen sans existence juridique (un «gel» de toute nouvelle importation et production de semence transgénique), et donc attaquable. Il y a désormais le premier volet d'une hyperéglementation qui ressemble à s'y méprendre à un nouveau moratoire de facto, législatif cette fois. Les Etats-Unis l'ont bien compris. Washington s'apprête, après avoir lancé une plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) le 13 mai, à multiplier les initiatives pour démonter un arsenal qui devrait freiner les ardeurs des entreprises américaines voulant pénétrer le deuxième marché du monde. Le package OGM des Quinze se veut un blindage unique sur la planète. Les ONG environnementalistes, à l'instar des Amis de la Terre, saluent «chaudement un pas dans la bonne direction». Ils voient dans ce luxe de précautions un levier apte à satisfaire le principe du même nom. «Depuis le gel des importations d'OGM, on a tenté de poser des filets de sécurité propres à rassurer les consommateurs», note-t-on à Bruxelles.

Effet dissuasif. Les OGM ont toujours été une épine dans le pied des relations transatlantiques. Il y a de fortes chances qu'ils le demeurent. Au grand dam de la Commission, qui voit se multiplier les conflits commerciaux (boeuf aux hormon