Douloureuse décentralisation. Le grand projet de Jean-Pierre Raffarin s'emmanche décidément très mal. Alors que lois ne sont toujours pas votées, le Premier ministre a déjà essuyé deux revers. Il y a un mois, il a été contraint de repousser la décentralisation des personnels non enseignants de l'Education nationale après un conflit très dur avec le monde enseignant. Dimanche, avec le non corse, il voit le premier référendum local, une disposition à laquelle il est très attaché, se retourner contre le gouvernement.
«Intégrisme». Raffarin a d'emblée senti la menace qui pèse désormais sur sa réforme qui est, de surcroît, au dernier rang des préoccupations des Français. Dimanche soir, il a ainsi évoqué l'avenir de la décentralisation avant la victoire du non : «Dans plusieurs autres régions de France, dans les temps à venir, de telles consultations permettront aux citoyens de choisir les modalités de la décentralisation dans leur territoire. La République veut en effet équilibrer unité et diversité.» Hier matin, il a expliqué à ses proches qu'il fallait «tenir le calendrier législatif». «Il n'est pas question de prendre du retard.» Le texte concernant les expérimentations sera donc soumis ce mois-ci à l'Assemblée et les députés étudieront en octobre les lois relatives aux transferts de compétence et aux transferts financiers. Assurant n'avoir «ni humeur, ni rancoeur», Raffarin martèle aujourd'hui dans Centre-Presse : «La décentralisation doit continuer.»
Manière d'affirmer sa déte