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Libération

L'arrestation n'arrête pas les assises.

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Les débats se poursuivent: la perpétuité a été requise pour quatre des huit accusés.
publié le 8 juillet 2003 à 23h44

Le premier procès des assassins présumés du préfet Erignac va donc s'achever cette semaine. Hier, peu après 15 heures, la cour d'assises spéciale de Paris a mis fin au suspense judiciaire né vendredi soir dès l'annonce de l'arrestation d'Yvan Colonna. Le président de la cour, Yves Jacob, et ses six assesseurs ­ des magistrats professionnels ­ s'appuyant notamment sur la notion de délai raisonnable, ne se sont pas ralliés aux arguments du procureur général qui, dans la matinée, avait défendu la thèse d'un nécessaire renvoi du procès.

Aux yeux de la cour d'assises spéciale, Yvan Colonna n'est pour l'heure qu'un cas judiciaire en bonne place dans le cahier d'été. Le thème de l'exercice tourne autour de la «disjonction», dont bruissait avant l'audience chaque conversation. La disjonction correspond à l'ouverture, en 2001, d'une procédure séparée en raison de la cavale d'Yvan Colonna. Cette décision des juges d'instruction avait, à l'époque, été fortement contestée par la haute hiérarchie judiciaire parisienne. Cette voie procédurale est finalement devenue le péché originel, en brouillant le succès de la traque policière par un complexe obstacle juridique. Car, dès sa double mise en examen, samedi dernier, dans ces dossiers disjoints, Yvan Colonna ne pouvait plus se glisser dans le statut de témoin pour cette audience qui le concerne pourtant au premier chef. Reste que l'ancien fuyard a, dès cet après-midi, son premier rendez-vous judiciaire avec le juge des libertés et de la déte