Tous les matins, Hélène Cathala et Fabrice Ramalingom, danseurs, chorégraphes et directeurs de la compagnie La Camionetta, se rendent en vélo à Changement de propriétaire, un lieu qu'ils partagent avec trois autres compagnies à Montpellier. Auparavant, ils étaient en résidence dans diverses structures de l'Hexagone, regrettant de ne pas avoir de lieu fixe pour s'inscrire dans le tissu social. La quarantaine, ils vivent de l'intermittence et touchent en moyenne 1 000 euros par mois grâce à la compagnie qu'ils ont créée il y a dix ans. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts depuis l'annonce de la modification possible du régime d'intermittent. Ils passent un petit film pour le public afin de montrer que la journée d'un intermittent est un travail permanent qui commence le matin dans le studio, se poursuit par la négociation des contrats et par le temps de recherche nécessaire à la création. Dès qu'ils ont appris que le protocole d'accord avait été signé, ils ont rejoint la coordination Culture en danger de Montpellier.
«On ne pourra maintenir le niveau de vie actuelle, soit deux chorégraphes, danseurs, directeurs et deux administratifs, chacun payé 1 000 euros par mois brut, sans investir 10 000 euros. Malgré notre activité permanente sur l'année, nous n'avons pas cet argent.» Ils ajoutent que si la compagnie, autofinancée à 60 %, devait fonctionner sur la permanence salariale sans intermittence, le fait d'être deux chorégraphes et un administratif reviendrait à supprimer les 25 in