Avignon envoyés spéciaux
Au cinéma Utopia, hier à 16 heures, avant le vote de l'AG des intermittents sur une grève reconductible, on pouvait prendre la température chaude, très chaude, des festivals estivaux. Quelques signataires du «Rendez-vous de juillet», toutes disciplines confondues, tenaient conférence pour enfoncer le clou. Régine Chopinot, chorégraphe, une «ancienne» du mouvement puisqu'elle a annulé son spectacle à Montpellier-Danse, prenait une fois de plus la parole, répondant à ceux qui accusent les artistes d'être suicidaires : «C'est un acte de vie de dire non à la dictature du divertissement.» Boris Charmatz, autre chorégraphe, lui succédait : «On a tout dit, tout écrit et nous n'avons pas été entendus. Je répète que le système actuel permet à tout artiste de choisir les projets qu'il va défendre.»
«Résistance». La réponse tentée par Aillagon, hier, n'a guère transformé le débat. «C'est une réponse comptable. C'est comme s'il nous disait, a estimé Stanislas Nordey, metteur en scène passablement en colère, que nous avons jusqu'à 2005 pour apprendre un autre métier. Je travaille avec 14 jeunes, des jeunes futurs ex-intermittents. Derrière ces mesures, il y a des gens. Il y a quinze ans, j'étais comme eux, intermittent, et j'ai progressé grâce à ce système. L'avenir des artistes, c'est quand même plus important que de savoir si on va sauver cette édition d'Avignon. Je pose un acte de résistance aujourd'hui pour que demain le spectacle vivant existe, ici et ailleurs