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Libération

Zuccarelli se rit des malheurs du oui.

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Grand vainqueur, le maire de Bastia nourrit des ambitions régionales.
publié le 8 juillet 2003 à 23h44

Bastia, envoyé spécial.

«Milou», reine d'un jour. Lorsqu'il est content, Emile Zuccarelli plisse légèrement ses yeux. Dimanche soir, le maire PRG de Bastia avait les yeux très plissés. Lundi, au lendemain de cette «grande victoire», son rictus oculaire restait de mise. Souvent présenté comme pur produit du clanisme (son père était déjà maire), il est l'un des rares élus de l'île ­ avec son comparse Nicolas Alfonsi, sénateur PRG de Corse-du-Sud ­ à ne pas avoir subi l'affront des urnes (lire ci-dessus).

«Républicain». Dans les rues de sa ville, Bastiais et Bastiaises, qui ont voté non à 70,77 %, l'embrassent à tour de joues. Lui, flanqué de son fils Jean, héritier putatif pour la mairie, répète cent fois les mêmes choses. Le non est «fondateur». Il veut contribuer à «changer le paysage» politique insulaire. Et n'exclut pas de jouer un rôle de premier plan lors des régionales de 2004, même si sa «priorité reste Bastia». Face à ses adversaires, Zuccarelli s'efforce d'adopter la grandeur des vainqueurs. A Sarkozy, qui a maintes fois brocardé son «archaïsme», il dit «ne pas en vouloir». Dimanche soir, le député a trouvé le ministre«plutôt bon joueur». «Sarko a maintenu ses offres d'aides économiques et affirmé l'importance de la justice en Corse. Sur ce programme-là, je tope avec lui.» Puis, la rancoeur prend le dessus : «Il n'est pas injurieux de dire que Nicolas Sarkozy s'intéresse à ses propres échéances politiques davantage qu'à la Corse.»Les nationalistes ne l'aiment pas, lui