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Libération

A Avignon, le spectacle de la grève

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Le festival n'a pas démarré, manifs et actions se sont multipliées.
publié le 9 juillet 2003 à 23h45

Avignon envoyés spéciaux

Hier, Avignon a vécu l'une des journées les plus folles de l'histoire du festival. Au milieu de la matinée, c'était encore une ville en trompe l'oeil. Tout était théoriquement au point en ce jour d'ouverture officielle. Les salles étaient prêtes, les poteaux et les palissades de la cité des papes étaient rituellement recouverts des affiches cartonnées du off, le marchand de jus de fruits frais de la rue de la Bonneterie était à pied d'oeuvre, les «marginaux» étaient là avec leurs chiens, la billetterie tournait. Cependant, aucun acteur grimé ne venait aux terrasses de café déposer un tract sur votre table. Aucune troupe du off ne parcourait la ville dans une parade comme à l'accoutumée. Un festival d'Avignon sans parade ? Toute la journée prouva le contraire : c'est tout le festival, in et off confondus, qui est devenu une vaste parade, tonitruante, ludique, revendicatrice, gaie et grave à la fois.

A midi, comme chaque jour désormais, les troupes grévistes du off (de plus en plus nombreuses) s'allongent avenue de la République, devenue l'artère manifestante de la ville. Des centaines de corps d'intermittents mimant leur mort annoncée, les lèvres entravées d'une croix. Après quoi, intermittents et «spectateurs solidaires» ­ c'est scotché sur leur poitrine ­ remontent l'avenue vers le coeur battant du festival : la place du Palais des papes. Des pancartes rangées depuis peu ressurgissent : ainsi celle de la «coordination des enseignants en lutte du Vaucl