Trois interventions en sept mois. Une pour les voeux, l'autre pour justifier la guerre de sécession avec l'Amérique sur l'Irak, la troisième à l'occasion de la fête nationale, cela ne frise pas la surproduction. Jacques Chirac reste fidèle à la tradition de la pénurie. Celle fixée par Jacques Pilhan, ex-grand prêtre de la communication présidentielle, pour qui la rareté de la parole élyséenne est l'assurance de son impact. Le dogme frise l'outrage à majesté puisqu'il signifie en creux que le chef de l'Etat lasserait vite s'il parlait souvent. Mais le vrai problème, c'est que le regretté Pilhan officiait dans un temps où le mandat présidentiel était un tiers plus long. Passé de sept ans à cinq ans, on peut s'interroger sur le bien fondé d'une règle qui conduit le chef de l'exécutif à n'intervenir qu'une quinzaine de fois pendant son mandat. Et à ne guère exister le reste du temps, hors politique étrangère. A quoi ça sert un chef de l'Etat silencieux ? A pas grand-chose, répondent les Français qui mettent à la baisse la popularité présidentielle. L'adoption du quinquennat n'en finit pas de faire ressortir l'anomalie de cette constitution qui prétend à la fois s'être mise à l'heure de la modernité démocratique mais ne lâche rien de l'anachronisme gaulliste nostalgique du monarque d'autrefois. Cela n'aidera pas au rafistolage d'une vie politique dont le délabrement n'est pas allé diminuant depuis le 21 avril. Le dualisme chef de gouvernement-chef de l'Etat où le premier, nommé e
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publié le 14 juillet 2003 à 23h53
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