Depuis vendredi soir, ses fiches sont prêtes. «Chacun lui a déposé son petit paquet ou sa note. Le Président a appelé en direct plusieurs ministres. C'est maintenant à lui de trier et de donner du sens», dit un conseiller de Jacques Chirac. Alors que l'exercice 2003 s'annonçait comme une simple formalité voilà à peine deux semaines, le chef de l'Etat est très attendu aujourd'hui pour sa traditionnelle intervention télévisée du 14 juillet. Sur fond de tensions sociales persistantes et d'échec du référendum en Corse, Jacques Chirac va chercher à rebondir. Obsédé par le consensus et la «cohésion nationale», il ne manquera pas de sujets. S'il entend bien capitaliser sur son bilan de l'année écoulée (sécurité, guerre en Irak, retraites, baisse spectaculaire du nombre de morts sur la route...), il va aussi devoir s'exprimer sur les intermittents du spectacle, José Bové, la Corse, la croissance en panne, la hausse du chômage, le malaise enseignant ou encore la réforme à venir de la Sécurité sociale. Depuis ses voeux du 31 décembre, Jacques Chirac ne s'est adressé qu'une seule fois aux Français à la télévision, à la veille de la guerre du Golfe, en mars. En trois mois, sa cote de confiance a brusquement chuté (voir ci-contre), les Français lui reprochant sa discrétion sur la scène politique intérieure.
Sous la cohabitation, Jacques Chirac profitait des 14 juillet pour se mettre en scène et critiquer l'action du gouvernement. Après sa réélection, l'an dernier, il avait donné sa feuill