Difficile retour à la réalité franco-française. Silencieux depuis son intervention à la veille de la guerre d'Irak en mars dernier, Jacques Chirac a dû hier mettre les deux mains dans le cambouis des réformes et des tensions sociales qui secouent le pays. Il s'en serait bien passé. Sur le fond, il n'avait pas grand-chose à dire à tous ceux qui approuvent ou contestent la politique du gouvernement. Depuis sa réélection avec 82 % des suffrages en mai 2002, le chef de l'Etat ambitionne d'abord de porter le verbe haut de la France sur la scène internationale, se faisant tantôt le porte-parole des damnés de la terre, surtout quand elle est polluée, tantôt le chantre d'un monde multipolaire capable de résister à la domination américaine. Président au-dessus des petites contingences, il a, par exemple, adossé une charte de l'environnement à la Constitution, chargé une commission de repenser la laïcité... Dans chacun de ses discours, il en appelle à la «cohésion nationale» et exalte les «valeurs de la République».
Girouette. Pour son deuxième mandat, Jacques Chirac, bientôt 71 ans, se rêve en grand, avec l'Histoire en ligne de mire. Son voyage en Nouvelle-Calédonie, prévu la semaine prochaine, devra ainsi lui permettre d'écrire une page plus reluisante que celle de la grotte d'Ouvéa lorsqu'il était Premier ministre en 1988. Si ses conseillers à l'Elysée répètent à l'envi qu'il «est très préoccupé par la situation politique intérieure», il n'est pas rare d'entendre un haut dirigeant d