Nicolas Sarkozy n'a pas entendu Jacques Chirac. Il est arrivé, hier, à l'Elysée, au bras de son épouse, après l'allocution télévisée du chef de l'Etat. Inquiet, tendu. Lorsqu'on lui rapporte les propos du Président sur la Corse banalisant le référendum («Il ne faut pas politiser» le non), le ministre de l'Intérieur feint de ne pas entendre. Se pliant de bonne grâce aux photos des invités anonymes.
«C'est difficile, finit-il par concéder. Je ne suis pas optimiste. Je suis persuadé qu'il faut à la fois faire preuve d'ouverture et de fermeté.» Pour la fermeté, il y a eu l'arrestation d'Yvan Colonna, la toute récente mise en examen de deux présumés poseurs de bombe qui s'en sont pris à un restaurateur bastiais qui refusait de payer «l'impôt révolutionnaire». Et puis il y a l'envoi de nouvelles forces de l'ordre sur l'île pour tenter de prévenir des opérations violentes. Elles n'ont pu empêcher, hier en fin d'après-midi, l'attentat contre la villa de l'industriel de l'agroalimentaire Gérard Bourgoin, à Aléria (Haute-Corse). Ni la destruction, vers midi, du bureau de poste de Folelli, à 30 km au sud de Bastia. Dimanche, une charge disposée dans l'enceinte de la gendarmerie de Vico (Corse-du-Sud) n'a pas explosé. Contrairement aux deux autres, cette tentative a été revendiquée, hier, par le FLNC.
Pour «l'ouverture», Jacques Chirac a évoqué la nécessité d'un «nouvel élan»... qui a tout de l'ancien. Selon le chef de l'Etat, la politique du gouvernement en Corse doit s'articuler autour