Hier, Jacques Chirac a beaucoup déçu les intermittents. Et n'a rien dit que son ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, n'avait déjà dit. L'accord tant dénoncé ? Il sera agréé, puis appliqué à partir du 1er janvier prochain, a répété le chef de l'Etat sans rien céder. Il s'est contenté de confirmer des mesures d'accompagnement déjà connues. Dans une lettre ouverte parue hier matin dans une dizaine de journaux, dont Libération, 650 artistes du théâtre et du cinéma s'étaient adressés au président de la République quelques heures avant son intervention télévisée. Comme pour en faire un ultime recours, une dernière carte. Soufflant le chaud et le froid, les intermittents le félicitaient d'abord dans ce texte de la «victoire» que constitue l'inscription de l'exception culturelle dans la Constitution européenne. Avant de s'en prendre à la «défaite» illustrée par l'accord «brutal et injuste» signé au sein de l'Unedic. Les signataires espéraient encore que le Président, à tout le moins, gèlerait un accord qui «risque d'exclure du régime d'assurance chômage un quart des artistes et techniciens» intermittents. Il n'en a rien été.
Vocables. Interrogé sur cette lettre ouverte, le chef de l'Etat s'est gargarisé du passage qui évoquait la «victoire» sur l'exception culturelle. Avant de botter en touche pour tout ce qui concernait le côté «défaite». Se référant aux lignes où les intermittents qui ne sont «pas des travailleurs ordinaires», selon son expression en font le «garant»