En une phrase, Jacques Chirac a rallumé hier la polémique européenne sur la Pacte de stabilité et de croissance. Et s'est attiré aussitôt une fin de non-recevoir de ses partenaires, à commencer par l'Allemagne. Le pacte contraint les pays adhérant à l'euro à maintenir leur déficit public sous la barre des 3 % du PIB. Tout en assurant qu'il «ne s'agit pas de le modifier», le chef de l'Etat en a réclamé un assouplissement «provisoire» : «Les représentants des Etats de l'Eurogroupe, qui ont la gestion commune de l'euro, (devraient examiner) ensemble les modalités provisoires d'assouplissement, les circonstances particulières de tel ou tel pays» et trouver «une solution cohérente». Jacques Chirac a accompagné cette requête d'un appel du pied en direction de l'Allemagne, qui se débat dans des difficultés bien pires que celles de la France, suggérant une baisse de sa contribution au budget européen. En vain.
Critiques. Dans la soirée, le ministre allemand des Finances, Hans Eichel, a répliqué qu'il n'y avait «pas besoin d'une discussion pour assouplir ou modifier le pacte» de stabilité, ajoutant : «Il est adapté aux exigences que nous avons. Les ministres des Finances savent l'appliquer raisonnablement.» Le commissaire européen Pedro Solbès a, lui aussi, jugé qu'il «n'a pas besoin d'être modifié». Et plusieurs ministres des Finances de l'UE, surpris par la déclaration de Chirac, l'ont critiqué à leur tour.
Le locataire de Bercy, Francis Mer, qui rencontrait ses homologues de l'Eurog