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Éditorial

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publié le 15 juillet 2003 à 23h54

L'Etat ne peut «décider de tout» mais serait apte à stimuler la création culturelle : Jacques Chirac n'en était pas à un paradoxe près pour se sortir au mieux d'une interview rituelle de 14 Juillet qui tombait bien mal. Sur l'échelle des tracas en ce jour de fête nationale, les intermittents du spectacle étaient perchés sur le plus haut barreau, aussi fallait-il leur céder un peu sans concéder beaucoup. Alors, va pour un nouveau système d'aide aux créateurs, déjà esquissé au demeurant par le gouvernement, et qui est supposé résoudre les difficultés des jeunes artistes que ne prendrait pas en compte l'accord de l'Unedic.

Comme quoi l'Etat reste un recours commode, même si le chef de l'Etat a un peu oublié au passage qu'en matière d'initiatives et de subventions culturelles, l'avenir est peut-être d'abord du côté des collectivités locales. Mais la décentralisation ne figurait pas hier en tête de gondole de ces «adaptations» qui tiennent lieu aujourd'hui de projet de société à la droite gouvernante et même de projet européen tout court avec la révision du Pacte de stabilité et de croissance. Lionel Jospin ne jurait que par la régulation, Jacques Chirac en pince pour l'adaptation, ce qui, au mieux, relève du minimum exigible de tout gouvernement et, au pire, de l'opportunisme le plus plat pour un dirigeant qui ne sait trop vers où il se dirige. Car s'il est utile de plaider pour la responsabilisation des acteurs sociaux, il est léger de diluer la responsabilité du politique dans